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satya-pratiṣthāyāṁ kriyā-phala-āśrayatvam / La vérité ou l’authenticité

Par 9 août 2021Blogue

satya-pratiṣthāyāṁ kriyā-phala-āśrayatvam /

La vérité ou l’authenticité

Nous avons reçu beaucoup de textes sur Satya!

La vérité fait beaucoup jaser et réfléchir en ces temps où tout semble blanc ou noir et coulé dans le béton de nos certitudes, quelles qu’elles soient.

Les réseaux sociaux qui sont des chambres d’échos puissantes nous portent à croire que nous vivons dans la vérité absolue, puisque les algorithmes nous renvoient presque toujours à des opinions qui valident la nôtre.

Les nuances de la vérité et surtout ahimsa qui doit nécessairement l’accompagner est un but difficile à atteindre dans un contexte où la bienveillance fait souvent place à la pugnacité.

Le fait de réfléchir et de méditer collectivement sur cet aspect important des yamas est d’autant plus fondamental que nous faisons tous face, un jour ou l’autre à la vérité de l’autre qui peut définitivement trancher avec la nôtre. Comment agir, répondre avec ouverture, amour, compassion tout en respectant ce qui est vrai pour nous?

Merci à toutes les personnes qui ont fait avancer mes propres réflexions à ce propos.
Les textes ne sont pas recopiés de façon intégrale, mais vous pouvez avoir accès à l’intégralité des propos de ceux-ci en cliquant sur le lien au bas de l’article.

Bonne lecture!

Julie Deblois


 

Voici donc les réflexions de la communauté du CTY à propos de ce Sutra sur la vérité.

Claire Beaulieu :

« Être vraie ou authentique implique de s’abstenir de dissimulation, de mensonge, de tromperie ou de calomnie certes, mais hélas ceci n’est pas tout à fait complet en soi. Vérité est imbriqué avec DICERNEMENT. Rappelons-nous que la vérité ou la franchise pure ne consiste pas à dire tout ce que l’on pense ou à rapporter les faits mêmes bien réels, mais surtout à bien peser tout ce que l’on dit et d’envisager leurs conséquences et leurs impacts potentiels sur autrui, sur la relation et sur nous-même par ricochet.

Satya demande de conformer une parole juste à un acte juste. Tout un travail, sachant que l’acte qui est juste ; est dépourvu d’égoïsme (d’abord pour soi-même) et qui n’entraîne pas non plus de trace karmique douloureuse. (…) L’évolution morale est un principe universel et les yamas doivent servir un à un à détruire les instincts néfastes du mental humain tant verbaux, physiques que mentaux. Ahimsa et Satya nous transforment par le contact avec l’extérieur, avec les gens côtoyés tous les jours. (…) »


Diane Poirier :

« La vérité, quel mot intimidant! Qui donc aujourd’hui peut même croire détenir la vérité? Doit-on vraiment comprendre LA VÉRITÉ? L’injonction de Patanjali nous semblerait alors de l’intégrisme, le sanskrit ne connaît ni les articles ni les majuscules, alors l’interprétation est plus libre et nous laisse cogiter davantage. Et si on lisait une vérité? Le conseil de Patanjali nous semblerait alors bien insignifiant. Certains ont traduit plutôt par véracité. On pourrait aussi proposer le dire vrai ou encore la sincérité ou l’authenticité. Cette lecture nous semble un conseil plus juste, tant dans la relation avec soi-même que dans la relation avec l’autre. On sous-entend alors une cohérence dans la chaîne d’intention, actes, communication. (…) »


Anny Jos Paquin :

« Depuis plus de 5000 ans, les humains se posent les mêmes questions, entre autres : Qu’est-ce que la vérité? Mais quelle bonne question! Selon Ghandi « Vérité est peut-être le nom le plus important de Dieu ». En fait, dire que la vérité est Dieu est plus juste que dire Dieu est la vérité.

(…) Il y a une veille légende hindoue qui raconte que Brahma et les dieux mineurs ont caché le pouvoir divin des humains dans leurs cœurs en pensant que nous n’irions pas explorer ce lieu (…).

Voici le point de départ. Ça ne doit pas être difficile, mon cœur est à seulement 15 pouces en dessous de mon cerveau. Pour m’y rendre je dois calmer mon mental. Comme le dit mon professeur de yoga « Quand le vent se calme, la surface de l’eau devient lisse et nous pouvons voir dans les profondeurs du lac. » (…)

Ainsi commence mon voyage intérieur pour trouver la vérité. Je prends conscience de l’état de mon mental et je le calme pour que la route soit moins cahoteuse afin de ne pas être brassée continuellement par mes émotions. (…) Je regarde dans mon cœur, mais qu’est-ce que la Vérité? (…) La Vérité est celle qui sème la confiance, celle qui fait grandir, celle qui est inspirée par l’amour et la justesse. (…) »


Stéphane Lachance :

« Le préjugé n’est qu’un avis, une opinion, un jugement qui est non-fondé. C’est de vouloir juger avant même de savoir. Porter un jugement c’est la démonstration que nous sommes souvent prisonniers d’une culture, d’une façon de penser. Et quand on laisse ainsi l’externe influencer notre liberté de penser, il nous est impossible de trouver par nous-même ce qu’est la vérité. Robert Browning déclarait : « La vérité est en nous, elle ne vient point du dehors ».

Mais si la vérité est en nous, pourquoi est-ce si difficile de la trouver? C’est que nos perceptions projettent une réalité déformée. En effet, les cinq sens réagissent de façons différentes dépendamment si l’objet concerné est repoussant ou bien attirant. Ce qui nous est agréable ou non change la perception du monde. De là, l’importance de se retirer des sens.

Mais si nos sens cessent de nous influencer, que reste-t-il? Il reste la source même de ce que l’on est. Il y a le cœur même de ce qui nous identifie, le moi profond. Épuré de tout artifice, notre essence peut alors voir le monde sans aucune déformation, elle en transcende toute sa signification. (…) Mais pourquoi tant d’effort pour trouver une telle vérité? Simplement pour évoluer, ouvrir nos consciences collectives, aller vers la grande expérience d’amour universelle. (…) »


Marie Cantin :

« La véracité concerne trois domaines : ce que nous exprimons, ce que nous n’exprimons pas (nos pensées), comment nous nous exprimons.

Selon cet aphorisme, les actes d’une personne respectant totalement la vérité trouveront une efficacité parfaite dans leurs accomplissements : ce qui est dit se réalisera, ce qui est fait sera exemplaire. Il y a corrélation entre la parole, l’action et son résultat.

La vérité c’est un état… Quand on est vrai, on échappe à l’illusion, aux pièges du mental. Alors la conscience profonde guide nos actes qui deviennent justes, adéquats et produisent des fruits appropriés. Le dehors exprime le dedans. La vérité est un concept fondamental. La respecter est une ascèse exigeante, une parfaire fidélité; la cohérence entre l’intention, la parole posée et l’acte accompli. (…)

La non-violence et la vérité sont très liées… La vérité doit être maniée avec précaution. Il faut dire ce qui conduit au plus grand bien de tous. Quand on a cette vérité en soi et qu’on vit en elle, il est à peine besoin de parler pour la dire… La vérité au plus profond de Soi Buddhi l’intelligence du cœur… Son fruit : la simplicité… comportement naturel et spontané, absence de prétention. »


Geneviève Caron-Fauconnier :

« Le résultat correspond à l’action chez celui qui est fermement établi dans la véracité. »

« C’est très fort comme affirmation! Celui qui a une perception juste, une vision claire, pose le bon geste. Ça commence par une pensée claire et juste, puis une parole claire et juste qui résulte en action claire et juste. C’est très rare… Ça implique une grande conscience et une réflexion. Alors que de nos jours, on est plutôt habitué à réagir spontanément, impulsivement même.

C’est vrai que quand on réfléchit avant d’agir, qu’on se met à la place de l’Autre afin d’élargir notre point de vue, d’ouvrir notre perspective, ça influence que qu’on pense, que qu’on dit et qu’on fait… Est-ce que ça veut dire qu’on pense-dit-fait toujours des choses « confortables », amusantes, agréables? Non. Des choses vraies, nécessaires, bienveillantes? Oui, je pense. Confrontantes? Probablement. En autant que la bienveillance demeure.


Doris Beaudoin :

« SATYA: Être vrai.

La vérité n’est pas seulement une affaire de « paroles », mais doit aussi se manifester dans nos pensées et dans nos actions. Et la vérité doit toujours être accompagnée du premier yama Ahimsa. Voilà probablement pourquoi Patanjali la nomme en deuxième (…).

La vérité qui n’est pas imprégné de « bienveillance » peut être tellement néfaste. Avoir le discernement de savoir ce qu’il faut dire ou ne pas dire. Sans mentir par omission et sans surprotéger des personnes sous prétexte qu’elles ne supporteraient pas la vérité. (…) En demeurant curieux et en cherchant sans cesse dans la vérité à diminuer notre ignorance. (…) »


Chantale Girouard :

« Satya nous demande un recul bienveillant pour nous permettre de voir les choses telles qu’elles le sont vraiment depuis leur origine. Parfois beaucoup de chemin se fait entre ce qui est réellement et l’implication des activités de notre mental et de nos émotions.

Satya, la vérité ou véracité, demande une transparence d’abord de soi à soi en tout et ce, en étroite relation avec Ahimsa la bienveillance avec soi autant qu’envers les autres.

Le retour au tapis, le retour continuel en notre source profonde le Purusha, est un peu comme si nous prenions régulièrement ce temps pour nettoyer nos lunettes pour y voir plus clair et avancer sur le droit chemin. (…) Être vrai demande de s’épurer au niveau de notre attachement à la matière afin qu’il ne reste que l’essence-ciel : ainsi aucune identification; que ce qui est pur et vrai et qui ne change jamais peut alors opérer (…). En conclusion, la véracité est l’action qui découle de notre Vraie nature : le Purusha. »


Sylvie Bleau :

« La vérité n’est pas toujours ce que l’on croit qui fait notre affaire. L’Égo a beaucoup de facultés pour nous voir sa vérité. Cette vérité véhiculée par l’égo est le reflet de nos pensées qui sont issues de nos schémas mentaux et de notre savoir, par conséquent très limitée. L’égo a aussi cette particularité de nous faire croire que c’est la vérité, en nous offrant un soulagement ou un réconfort, par la diminution de notre anxiété ou de nos peurs. Alors, comment savoir si nous sommes dans notre propre vérité? Et surtout comment voir le vrai dans le faux? » (citation de Krishnamurti)

Il faut être libre pour pénétrer dans la vérité. Il faut être capable de suffisamment d’attention et de silence pour aller au-delà de nos peurs, de notre anxiété ainsi que de nos croyances et être présent dans cet espace bien au-delà, pour que puisse émerger cette vérité.

Cet espace de silence absolu nous est accessible à partir de la méditation. C’est l’espace disponible au plus profond de soi. L’espace où tout est calme et où l’on peut écouter cette petite voix qui nous parle au-delà des mots. La vérité est cette intuition qui nous est révélée par l’intelligence du cœur. (…)


Voir tous les textes dans leur intégralité ici : textes intégraux-Satya (1) 

 

OM Shanti !

L’équipe de rédaction du CTY