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Parinama:  le CTY version 4.0

(Propos sur le changement et l’adaptation)


En yoga comme dans la vie de tous les jours, le changement et l’adaptation sont une constante.

L’organisation du Centre de Transmission du Yoga a su s’adapter au fil des décennies comme le yoga lui-même a su le faire depuis des millénaires. En 2021, un nouveau défi s’annonce.


Parinama – perpétuel changement /

Comme le dirait votre animateur radio favori, « On ne le dira jamais assez: Parinama est l’idée que tout est en perpétuel changement ! » Et de rajouter « … Vous l’aurez appris ici! »

De mon côté, je me souviens très bien qu’à l’automne 1981, alors que je suivais un premier atelier de croissance personnelle, à la question « qu’est-ce que vous souhaiteriez le plus dans votre vie ? » … J’avais répondu « Je souhaiterais que tout reste stable, au beau fixe, et ne change jamais! ». L’animateur de l’atelier m’avait alors regardé avec une certaine compassion en disant: « Jeune homme, je vous souhaite plutôt d’apprendre à bien composer avec le changement, car, tenez-vous le pour dit: La seule chose qui est constante, c’est le changement ! ». J’adoptai dès lors, une vision différente de ma vie qui allait m’aider à résoudre la majorité des problèmes auxquels j’aurai plus tard à faire face. Ce fut ma première prise de conscience fracassante avec ce que le yoga nomme Parinama. L’association du CTY n’échappe pas à ce principe universel.  Je n’ai pas le talent ni l’autorité d’un historien, mais, en temps que membre du CTY depuis bientôt 30 ans et en temps qu’élève de Mme Choinière, une des pionnières fondatrices de l’organisation d’origine – le CCY, je tente ici d’identifier au moins quatre époques qui représentent l’incessante nécessité de s’adapter au changement – Parinama. Relevons donc quelques jalons importants du chemin parcouru par le CTY au fil des décennies.

Version 1.0 /

Les années ’60 – Époque où le yoga en était à ses premiers pas en Occident: Mme Laurette Choinière, mon enseignante de yoga de St-Hyacinthe, faisait partie des pionnières du yoga au Québec. Elle me raconta un jour que vers 1968, les membres d’une chorale chrétienne avaient entendu parler du yoga et souhaitaient intégrer quelques éléments de cette pratique comme discipline de mise en forme pour le chant. Quelques membres de cette organisation (dont Mme Rachel Tessier, Willy et Ginette Charlier, Laurette Choinière et d’autres) décidèrent d’inviter au Québec le Père Jean-Marie Déchanet, alors la référence française dans le domaine du Yoga Chrétien. Ces personnes motivées allaient établir les bases de la 1re organisation de promotion du yoga francophone au Canada: Le Centre Canadien de Yoga.

Les premiers professeurs venaient d’Europe. Après le Père Déchanet (1906-1992), André Van Lysebeth (1919 – 2004) et ensuite son fils Willy ont transmis aux adeptes francophones, un yoga fidèle à l’enseignement de Shivananda. Quelques années auparavant, les adeptes anglophones avaient bénéficié de la venue du disciple de Swami Shivananda Saraswati (1887 – 1963), Swami Vishnu Devananda (1927-1993) qui vint s’établir à Montréal et à Val Morin pour contribuer à populariser le Yoga-Vedanta. Les participants(es) étaient légion à cette époque où la région de Québec recevait plusieurs centaines d’adeptes de yoga qui venaient suivre les stages estivaux. Le Clergé devint alors craintif de voir croître cette discipline du bien-être, basée sur des principes étrangers venant de l’Inde. Il y eut, parait-il, une interdiction aux communautés religieuses de participer à de tels rassemblements yoguiques. Même la pratique du yoga était proscrite…sauf dans les communautés hippies… Love Love Love!

Version 2.0 /

Suite à un ensemble de circonstances, Claude Maréchal – jeune étudiant en médecine et adepte de yoga, rencontra Willy Van Lysebeth en Belgique vers le milieu des années ’70. Claude allait de venir l’enseignant européen qui assurera l’enseignement estival au Centre Canadien de Yoga pour le Québec francophone, mais qui contribuera aussi à créer les bases d’un système de certification de futurs professeurs qui allaient transmettre le yoga au Québec. Claude fut très actif en donnant un enseignement de qualité basé sur les préceptes de la tradition de son professeur indien T.K.V. Desikachar (1938 – 2016) qui lui même était alors un élève de son propre père, le maître et professeur indien Tirumalai Krishnamacharya (1888 – 1989). À cette époque, le mot viniyoga devint le qualificatif traduisant le mieux l’idée que:

L’enseignement du yoga devait correspondre aux capacités de la personne.

C’était alors le yoga qui devait s’adapter à l’élève et non l’inverse. Vers le début des années ’90, Claude commença à déléguer à son collègue et ami Frans Moors la continuité de sa mission de propager le yoga. Frans, également élève de T.K.V. Desikachar était fervent du pranayama, adepte du chant védique et à l’aise dans la transmission des textes importants du yoga en sanskrit. Claude et Frans étaient les responsables de la merveilleuse revue Viniyoga qui allait traduire l’enseignement de T.K.V. Desikachar sous forme écrite, accessible aux francophones de la planète.

Version 3.0 /

Au début des années ’90, tourmentés par le questionnement sur les langues officielles au Canada et incertains de la volonté québécoise de définir son futur pays, les membres du CCY questionnèrent la pertinence de conserver le mot « Canada » dans le titre associatif. Le CCY qui avait d’abord été une organisation privée, dirigée par les Charlier, devint ensuite une organisation à but non lucratif. Le CCY allait maintenant devenir le CTY – Centre de Transmission du Yoga, une nomenclature qui allégerait la référence géographique en ayant la mission de transmettre un yoga de qualité par des professeurs diplômés, en respectant l’enseignement vivant de la tradition du sud de l’Inde: un yoga adapté à l’individu.

Les années 2000 ont vu apparaître le développement des technologies de l’information et des réseaux sociaux. Le monde du yoga demeura, au début, assez conservateur, plutôt éloigné des technologies de communication.  Après tout le yoga se transmettait surtout de bouche à oreille, de professeurs à élèves, dans une relation humaine de confiance et de qualité. Tel était l’environnement de la transmission du yoga traditionnel. Il eut bien fallu dans les années 2000 se doter d’un site internet, instrument de promotion fort utile aux membres, mais encore plutôt discret pour le grand public en général. Je sais que mon historique est succinct et imprécis, mais je réalise qu’aujourd’hui le CTY est rendu à un tournant important: On peut maintenant considérer un CTY- version 4.0.

Version 4.0 /

Pourtant en 2020, une nouvelle obligation de changement et d’adaptation s’impose. La nécessité de nous protéger contre un désormais célèbre virus et l’obligation de fermer les centres de yoga pour faire face à la pandémie nous oblige tous à travailler et à penser autrement. Il en va de même pour le CTY qui doit maintenant considérer d’offrir ses services dans un cadre technologique complètement différent. Pour la 1re fois dans son histoire, l’association offre maintenant des conférences en lignes, des formations sur Zoom et bientôt des vidéos, des blogues d’articles et des capsules YouTube pour la promotion; la géographie et les fuseaux horaires n’étant plus une limite. La volonté de conserver une grande qualité d’enseignement domine, mais le format et la technologie doivent suivre la tendance mondiale, non seulement pour être à la mode, mais aussi pour rejoindre la population d’adeptes plus jeunes qui sont nés avec une tablette dans les mains et pour qui les technologies sont le moyen favori de communiquer, de partager et de se retrouver entre amis. Bien entendu les relations humaines véritables, de personne à personne, redeviendront courantes un jour, mais je crois que la technologie de l’information vient de prendre définitivement racine. Pour de bon, elle constituera pour nous et pour l’association, la façon efficace de communiquer avec les membres, pour mieux nous connaitre, mais aussi nous faire connaitre partout dans le monde francophone, car les réseaux rejoignent le monde entier. Le rôle d’une association est de nous unir et nous réunir en créant un sentiment d’appartenance par une communication efficace et en entretenant une confrérie agréable basée sur les valeurs du yoga – des sentiments humains nobles et grandissants. Le yoga a su depuis 2500 ans, s’adapter à toutes les époques, toutes les géographies, toutes les nations et cultures. Le CTY saura certainement tirer profit de cette vague de changement, certes inévitable, mais qui représente aussi tout un monde d’opportunités de mieux s’adapter pour faire positivement face à l’avenir. Souvenons-nous que :

Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements

Phrase couramment attribuée à Darwin

Le CTY a les meilleures chances de réussir cette transformation. Longue vie au CTY et à ceux et celles qui dévouent temps et énergie pour cette noble cause.


Daniel Pineault – Membre diplômé du CCY formé en Inde avec la famille de TKV Desikachar, enseignant et formateur reconnu (CTY / FFY/ KHYF), il se spécialise dans les Yoga Sutra, le Pranayama, le Chant sanskrit et la Consultation individuelle.

www.leyogacentre.com à St-Hyacinthe, Québec, Canada.