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Passion Yoga… avec détachement, évidemment!!!

La passion a souvent mauvaise presse auprès des yogis et des yoginis. Pourtant, on retrouve chez plusieurs d’entre-eux des individus hautement engagés, souvent jusqu’à leur dernier souffle, sur leur tapis, dans leurs formations continues, dans des ateliers, dans leurs recherches personnelles, dans la transmission de leurs connaissances, etc.  Bref, dans leur vie de tous les jours.

Pour ce faire, il me semble qu’il faut une certaine passion. Pas la passion douloureuse mais celle qui donne des ailes, de l’énergie!!!

Passion, un mot chargé de sens…

En regard avec l’étymologie, la passion serait à redouter puisque son origine latine implique la souffrance. Pensons à la passion – les souffrances – du Christ notamment.

Par la suite, les stoïciens nous parlent de la passion comme une « maladie de l’âme ».

Puis, le bouleversement culturel de la Renaissance et l’influence des philosophes du 18e siècle vont commencer à faire évoluer le concept en Occident.

Et même si Kant prétendra que « les passions sont les gangrènes de la raison pure », Descartes sera moins catégorique et nous dira « que des passions dépend tout le mal, et d’elles dépend tout le bien ».

Puis, avec la Révolution française qui approche, de grands penseurs de l’époque proposeront ensuite leur vision de la passion :

  • Voltaire dira : « La passion est le moteur principal de la marche du progrès ».
  • Et Rousseau : « La passion est la condition du devenir de l’homme, la condition pour naître à son humanité ».
  • Enfin Diderot ajoutera : « Il n’y a que les passions, les grandes passions qui puissent élever aux grandes choses, sans elles plus de sublime, soit dans les mœurs, soit dans les ouvrages ».

Dans un sens plus moderne, ce mot s’applique à un objet qui peut être variable. Le docteur Descure, dans la Médecine des passions publiée en 1860, distinguait les passions animales, sociales et intellectuelles.

Les deux dernières seront possiblement de belles sources de progrès et de libération.

… et si on laissait la philosophie du yoga apporter sa réponse…

En se référant au Sloka 4.1.121 du Ramanaya [i], on comprend que notre plus grande force c’est notre enthousiasme et que c’est notre enthousiasme qui rend tout accessible… Tout possible.

Quand nous tournons notre regard vers l’enseignement des Yoga Sutra de Patanjali, nous comprenons aussi qu’une partie de notre aventure en yoga est d’apprivoiser les paires d’opposés.

Passion et liberté, voilà donc deux valeurs que l’on pourrait croire antinomiques mais combien complémentaires.

Pensons juste au fameux Purushartha (les 4 sens de la vie) où l’on retrouve la passion fréquemment associée à Kâma (plaisir) comme un sens valable dans la mesure où elle sera inséparable de Moksha (liberté), afin de vivre sans la souffrance que l’Occident a souvent associé à la passion.

Ainsi donc, la réponse se trouve probablement dans l’intégration au quotidien de l’improbable combinaison de ces deux valeurs : passion et détachement.

 

[i] Un des textes fondamentaux de l’Hindouisme et de la mythologie hindoue attribué à l’ermite légendaire Vâlmîki.

Vivre sa vie avec une passion détachée et un détachement passionné… »

 – comme le propose le yogi et l’auteur Stéphane Ayrault

Et si faire la paix avec la passion, nous permettait de traverser la vie en dansant, en yogatant, en pleine conscience de la joie de vivre ici et maintenant ?

Voilà un paradoxe fort passionnant que nous offre la voie du yoga. Qu’en pensez-vous?